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  • Photo du rédacteurImen Bouraoui

Hypothyroïdie : comprendre les causes possibles


L'insuffisance thyroïdienne est beaucoup plus fréquente que l'on ne le pense et de nombreux patients présentant un tableau clinique d'hypothyroïdie, se retrouvent aujourd'hui sans prise en charge efficace.


Voici quelques signes fréquents, qui peuvent vous faire penser à un essoufflement de votre fonction thyroïdienne :

  • Fatigue chronique, ralentissement général, maux de tête, besoin de sommeil augmenté

  • Troubles de la concentration, de la mémoire, dépression

  • Frilosité, peau sèche, ongles cassants, cheveux secs et qui tombent

  • Prise de poids sans changement d'habitudes alimentaires

  • Troubles menstruels

  • Rétention d'eau, mauvaise circulation

  • Troubles digestifs (brûlures d'estomac, reflux acides, constipation, ballonnements, etc.)

  • Douleurs articulaires, raideurs, crampes, spasmes musculaires

  • Sensibilité accrue aux infections

Mais pour comprendre l'origine de cet essoufflement voyons d'abord comment fonctionne cette glande.


La fonction de la glande thyroïde est de sécréter 2 hormones, 80% de T4, hormone inactive (servant de réserve de T3 en cas de besoin) et 20% de T3, hormone active. Ces hormones composées d'iode et de tyrosine (un acide aminé), possèdent des récepteurs dans presque tous les tissus de l'organisme afin que la T3 puisse réguler notre métabolisme basal cellulaire.

La concentration en T3 et T4 est finement contrôlée par notre cerveau, et plus précisément par l'hypothalamus, petite glande située dans notre cerveau, qui joue le rôle de chef d'orchestre de l'ensemble de l'activité hormonale de l'organisme.

Lorsque le taux de T3 ou de T4 dans le sang diminue, l'hypothalamus sécrète une hormone, la TRH, qui va stimuler une autre glande du cerveau, l'hypophyse, qui lui va sécréter encore une autre hormone, la fameuse TSH. C'est donc sous l'influence de la TSH, que la thyroïde se met à produire T3 et T4, augmentant ainsi les taux circulants de ces hormones.

Lorsque la situation inverse se produit (à savoir un taux de T3 ou T4 trop élevé), le processus s'inverse, l'hypothalamus sécrète moins de TRH et en suivant la même cascade, moins de TSH est produite par l'hypophyse et pour finir moins de T3 et T4 sont synthétisées par la thyroïde.


Dans le cas de l'hypothyroïdie, on assiste à un déficit en hormones thyroïdiennes, notamment en T3, aboutissant à un ralentissement de l'ensemble du métabolisme. Ce déficit peut avoir été causé par l’une ou plusieurs des situations suivantes :

  • Le stress chronique. La pénétration de la T3 dans les cellules est intimement liée au taux de vitamine D et de cortisol. En carence ou en excès le cortisol va perturber l'entrée de la T3 dans les cellules.

  • Une mauvaise régulation de la glycémie ou encore un diabète installé.

  • Une fonction hépatique perturbée ou encore une dysbiose intestinale, puisque l'essentielle de la conversion de la T4 en T3 se fait au niveau du foie et des intestins.

  • Une mauvaise santé intestinale va impacter l'assimilation des micro-nutriments essentiels à la fonction thyroïdienne.

  • La prise de certains médicaments ou encore l'exposition à certaines toxines (bore, fluor, chlore, métaux lourds, pesticides, etc.) pouvant inhiber l'action de certaines enzymes. Le fluor, un halogène de la même famille de l’iode peut, s’il est présent en excès dans l’organisme, perturber le métabolisme de l’iode.

  • Le déficit d'apport dans l’alimentation en certaines vitamines, minéraux, protéines, etc.

Il existe également un lien très étroit entre la santé digestive et la santé thyroïdienne. En effet, une fonction thyroïdienne ralentie sera à l’origine de troubles digestifs résultant de la baisse de la sécrétion d'acide chlorhydrique dans l'estomac, entrainant une augmentation du PH intestinal, un déficit de la fonction hépatique (à la fois de sécrétion de bile mais aussi de production d'enzymes) et une motilité intestinale ralentie.

Mais ces troubles digestifs, peuvent aussi à leur tour impacter la thyroïde, puisqu’ils vont entraîner une dysbiose intestinale, impactant la porosité intestinale et entrainant une surstimulation du système immunitaire ainsi qu’un défaut d'assimilation et des carences associées.

C'est ainsi que peut s'installer un cercle vicieux, entre troubles digestifs et hypothyroïdie, entretenu par une hygiène de vie non adaptée (stress chronique, mauvais choix alimentaires, exposition à des toxines, etc.).



Face à des symptômes digestifs récurrents, une fatigue chronique, des troubles de l'humeur et un ralentissement général de l'organisme, un contrôle de la fonction thyroïdienne peut être utile. Mais attention, le dosage de la TSH seule n’est de loin pas suffisant et je vous explique pourquoi.


L’hypothyroïdie est le résultat d’une moindre stimulation des cellules par la T3 due à un déficit en cette hormone. Or ce déficit n’est pas forcément dû à un déficit de production d’hormone par la thyroïde, mais il peut être en lien avec d’autres facteurs. Voici les 4 principaux :

  • Une carence de production d'hormones par la glande thyroïde, soit par manque d’iode, de tyrosine ou encore de cofacteurs essentiels à la production de ces hormones (zinc, sélénium, fer, vitamine A, vitamine D, vitamine B6, B9 et B12, etc.).

  • Une mauvaise conversion de T4 en T3. Cette conversion se fait essentiellement au niveau du foie, des intestins, du cœur et des reins, si l’un de ces organes ne remplit pas correctement sa fonction, moins de T4 sera convertie.

  • Un défaut de conversion de la T4 en Reverse-T3 (rT3) au détriment de la T3. La rT3 est une hormone n'ayant aucun rôle physiologique.

  • Et enfin une difficulté de la T3 à pénétrer à l'intérieur de la cellule afin de remplir sa fonction, malgré une concentration normale en T3. Cette difficulté peut être en lien avec des carences en cortisol, en vitamine D ou encore en cas de stress accru, de diabète, d'obésité, etc.


TSH, T4 libre, T3 libre, rT3, iodurie urinaire, cortisol salivaire, ou encore le dosage des principaux cofacteurs entrant en jeu dans le métabolisme de la thyroïde, sont autant d'éléments pouvant être investigués afin de déterminer l'origine du déséquilibre. Dans certains cas, le dosage de certains anti-corps peut être pertinent afin d'éliminer une origine auto-immune.


Sans cela nous pouvons passer à côté des réelles causes des symptômes des patients, qui dans certains cas peuvent continuer à présenter un tableau clinique d’hypothyroïdie malgré une prise en charge médicale et une supplémentation en hormones.


Il est néanmoins important de mentionner que la TSH peut varier au fil de la vie, notamment chez les femmes, sans que forcément cela soit en lien avec une quelconque pathologie. C'est seulement face à la persistance de certains symptômes cités plus haut et aux plaintes des patients, qu'il peut être pertinent d'investiguer plus loin.


Pour plus d'infos sur comment prendre soin de sa thyroïde, lisez mon prochain post...


Sinon n'hésitez pas à me contacter : contact@imen-naturopathe.ch, ou laissez un commentaire plus bas.

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